Analyse technique : analyse critique
L’analyse technique… Ce terme magique qui fait rêver tant de débutants en bourse. On vous vend l’idée de décrypter les graphiques, de prévoir les cours des actions, et de faire fortune grâce à des outils soi-disant infaillibles. Mais soyons clairs : si vous cherchez une méthode scientifique pour investir, passez votre chemin. L’analyse technique, c’est un peu comme lire dans les lignes de la main invisible du marché. Amusant, peut-être, mais sans grand fondement.
Le monde du trading regorge d’influenceurs et de vendeurs de rêves qui vous promettent monts et merveilles avec l’analyse technique. Ils vous montrent des graphiques dignes de gribouillis sur Paint et vous expliquent comment ces figures vont vous rendre riche. Ne tombez pas dans le panneau. Votre compte en banque vous remerciera.

Sur quoi se base l’analyse technique
L’analyse technique repose sur quelques principes qui, à première vue, peuvent sembler logiques. L’idée principale est que toute l’information disponible sur un actif est déjà intégrée dans son prix. Par conséquent (c’est là où ça se gâte), pour prévoir l’évolution future des cours, il suffirait d’étudier l’historique des prix et des volumes sur les graphiques.
Les adeptes de cette méthode scrutent des graphiques de cours, cherchant des tendances, des figures chartistes (comme l’épaule-tête-épaule, le double top, etc.) et utilisant une multitude d’indicateurs techniques (moyennes mobiles, RSI, MACD, etc.). Ces outils sont censés révéler la psychologie du marché et anticiper les mouvements futurs. On parle souvent de supports et résistances, des niveaux de prix où le marché est censé rebondir ou casser. C’est une approche purement graphique et statistique, qui ignore délibérément les fondamentaux de l’entreprise ou de l’économie.
Ce qui cloche avec l’analyse technique
Soyons clairs : l’analyse technique a autant de validité scientifique que l’astrologie. Prédire l’avenir des cours de bourse en regardant des formes sur un graphique, c’est de la pure paréidolie financière. Vous voyez des figures là où il n’y a que du bruit aléatoire.

Les indicateurs techniques, ces formules mathématiques appliquées aux prix passés, ne font que reformuler l’information déjà connue. Ils ne créent pas de nouvelle connaissance et ne peuvent pas prédire l’avenir. Le marché est influencé par une infinité de facteurs, dont la plupart ne sont pas reflétés dans un simple graphique de prix. Se fier à ces outils pour investir, c’est comme conduire en regardant uniquement dans le rétroviseur.
Il faut toutefois concéder que l’analyse technique est souvent auto-réalisatrice. Si suffisamment de gogos traders utilisent les mêmes outils et voient les mêmes « signaux », leurs actions peuvent effectivement influencer le cours à court terme. Mais cela crée un jeu à somme nulle où seuls les plus rapides ou les mieux informés (souvent les institutions) peuvent tirer leur épingle du jeu, laissant les particuliers sur le carreau. C’est un terrain fertile pour les arnaques. Et même sans tomber dans leurs pièges, le seul que vous allez enrichir, c’est votre courtier qui a, lui aussi, tout intérêt à vous voir multiplier les mouvements à courte vue. Il y aurait d’ailleurs beaucoup à dire sur la rémunération d’ « influenceurs finances » par des intermédiaires dans l’unique but de séduire de nouveaux clients avides de gains rapides.
Quel style d’investissement préférer à l’analyse technique ?
Respectez votre argent. Il mérite un peu de sérieux et de rigueur. Concentrez-vous sur des méthodes d’investissement éprouvées et basées sur des principes solides.
L’analyse fondamentale est une approche qui demande du travail et de la rigueur. Ainsi, le plus efficace pour la majorité des gens est surement d’opter pour l’investissement passif via des ETF répliquant de grands indices. Cela permet de diversifier son portefeuille à moindre coût et de suivre la performance globale du marché, sans essayer de le timer, sans payer des formations, avec très peu de frais de gestion et encore moins de frais de courtage.